A l’occasion de la Journée nationale des aidants de personne malade et/ou handicapé(e), du 6 octobre 2017, le discours politique et médiatique s’est une fois de plus focalisé sur la difficulté de leur situation, leur épuisement, et leur sacrifice personnel et professionnel, sans évoquer, ou à peine, une question importante :
« Pourquoi des personnes dépendantes en raison notamment de leur handicap doivent faire appel à leurs proches pour les aider ? »
A ce titre, il nous semble important de rappeler que si de nombreuses personnes malades et/ou handicapé(e)s sont obligé(e)s de faire appel à leurs proches, c’est la plupart du temps en raison de… L’ABSENCE DE SYSTEME D’AIDE HUMAINE SATISFAISANT EN FRANCE ! Un point sur lequel nous n’insisterons jamais assez.
Si les difficultés des aidants sont réelles, celles de ceux qui sont « aidés » le sont aussi et il ne faut pas les oublier.
Ce n’est pas simple non plus d’être « aidé » par des proches, famille, conjoints, ou amis. C’est rarement un choix pour les personnes concernées.
Il est lourd psychologiquement d’être sans cesse renvoyé au fait que vous êtes « un poids/une charge » pour votre famille quel que soit votre âge. Pourtant, c’est souvent ce que sous entend avec peu de finesse le discours sur les aidants, comme l’illustrent une fois de plus les déclarations et les tweets de Mme Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées.
On parle, par exemple, souvent du besoin/droit au répit pour les aidants en l’envisageant dans un seul sens. Sans penser au besoin/droit au répit – ou plutôt D’AUTONOMIE – des « aidés » qui est tout aussi important dans l’histoire.
Se coltiner son père ou sa mère (voir son conjoint ou des amis) en toutes circonstances ce n’est pas de la tarte non plus, figurez-vous.
N’oubliez pas non plus qu’en société nous sommes tous interdépendants les uns des autres à des niveaux et degrés divers. Donc, arrêtons de faire comme si la dépendance des personnes malades et/ou handicapées était la plus atroce, la plus terrible, la plus grave qui soit.
Avec une législation mieux pensée et respectée, on pourrait trouver des solutions plus intelligentes que celles qui existent actuellement.